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En France et dans le reste du monde, les années 30 ont été mouvementées. Le krach boursier aux Etats-Unis impacte l'Europe. Le recul économique et le désastre social engendré favorisent la montée du fascisme. Les régimes autoritaires sont renforcés par la crise, et les tensions internationales s'amplifient au point de provoquer la seconde guerre mondiale. Toulouse a connu des mouvements de population sans précédent suite à la prise du pouvoir du dictateur Franco en Espagne à partir de 1936.

D'un point de vue sportif, les années 30 marquent aussi l'essor des fédérations. Le basket n'échappe pas à la règle, et se structure sur cette décennie. Les événements mondiaux vont impacter la pratique sportive, et le basket toulousain va progresser grâce à l'apport de réfugiés espagnols, dont notamment celui d'Armando Maunier, joueur au palmarès hors norme.

Armando Maunier, une référence espagnole

 

Armando Maunier Fernàndez Del Villar est né le 11 juillet 1907 à Barcelone, d'une mère espagnole et d'un père français.

Il grandit en Catalogne en s'essayant à différents sports, mais c'est bien la balle orange qui retient son attention lors de son adolescence au centre "Patrie", accueillant la population française de Barcelone.

 

"Patrie était un centre installé à Barcelone pour la préparation  militaire des français résidant en ville. Mon frère Adolfo eu recours à ce centre où il a pu évoluer rapidement comme Sergent. Thibergien, le préparateur physique, proposait des entrainements de basket. Je me suis senti attiré par ce jeu et j'ai décidé de progresser. C'était courant 1921."

Armando Maunier, El Mundo Deportivo, 1984

 

Alors agé de14 ans, Armando Maunier découvre le basket, pratiqué d'une manière quelque peu... particulière (7 contre 7 sur des largeurs de terrains de football!). C'est suite à un match amical en 1927 entre la sélection catalane et l'Hindu Club (Argentine), dominé par ces derniers, que le basket va prendre en Catalogne la forme qu'on lui connait aujourd'hui (cinq contre cinq, terrains plus petits).

 

Armando Maunier continue sa progression au sein de la Société Sportive Patrie, où son équipe rivalise avec Laietà pour la suprématie du basket catalan. Il devient capitaine de l'équipe et se fait remarquer par ses qualités défensives, et sa technique au dessus de la moyenne.

 

Aux côtés des Raoul Arnaud, Fernando Font, Juan Henry, Tony Mitchell, il amène Patrie en finales nationales face au Rayo Madrid, l'ancêtre du Real.

 

Face aux redoutables adversaires madrilènes, Patrie remporte le titre de champion d'Espagne 1935. 

 

Fernando Font témoigne dans le livre "Historia de Baloncesto en Espana" que l'équipe de Patrie possède une bonne condition physique et athéltique, qui permet aux joueurs de maintenir un rythme soutenu des deux côtés du terrain sur l'ensemble de la partie. De plus, les joueurs se sont fixés des objectifs d'amélioration de la technique individuelle, influencé par le jeu pratiqué en France, fait de sauts, de vitesse et de tirs de loin.
 

 

 

L'organisation du basket français pendant l'occupation

 

Suite au déclenchement de la seconde guerre mondiale, l'organisation du sport en France n'est clairement pas une priorité. Pour autant la vie continue, et les Ligues s'organisent localement pour proposer une activité aux adhérents qui ne sont pas partis au front.

C'est ainsi qu'il n'y a pas de champion de France en 1940, mais des tournois intervilles sacrant plusieurs champions locaux.

 

En 1941, l'activité reprend nationalement avec l'organisation de coupes nationales, opposant des régions entre elles. La coupe nationale de basket va récompenser deux vainqueurs, par zone (zone nord, est la zone occupée, la zone sud est la zone libre selon la ligne de démarcation).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1941-1942, le championnat interclub reprend, mais toujours par zone. On rajoute à ce propos un troisième trophée récompensant le champion de la "zone interdite" (Nord de la France). Le Toulouse UC sera champion de la zone sud en 1942.

Il était prévu que les champions de zone se rencontrent pour décerner le titre national. Mais si les champions de la zone interdite et de la zone occupée ont pu se rencontrer (victoire de l'US Métro face à Montbeliard), la finale entre l'US Métro et le TUC fut interdite par un décret de la DIrection des Sports.

L'amélioration des transports permet de réunir les trois zones dans un même championnat en 1943-1944, jusqu'à ce que la libération permette la reprise d'une activité quasi-normale.

De la grinta dans le ripopo

 

 

Tout comme de nombreux sports, le basket se démocratise en France avec l'apparition de la Fédération Française de Basket Ball en 1933. Avant cette date, le basket était seulement l'une des activités de la Fédération Française d'Athlétisme.

 

En outre, les Fédérations doivent tenir compte de la concurrence des sociétés affinitaires, catholiques, corporatistes, politiques: la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) propose déjà de nombreuses activités dès 1934, et la percée du Front Populaire en France et la démocratisation des congés et des loisirs lui donnent toute sa crédibilité.

 

C'est ainsi que le basket est pratiqué sous de nombreux championnats parallèles, que ce soit Fédéral, ouvrier ou dans le cadre de patronages. Toutes ces activités étant naissantes, il est bien difficile de situer le réél niveau de compétition de chacune.

 

Quelque soit l'endroit où le basket est pratiqué, le dénominateur commun reste ce grand n'importe quoi collectif appelé "ripopo"...

 

En raison des événements en Espagne en juillet 1936, de nombreux basketteurs comptent parmi les réfugiés politiques en France. C'est ainsi que Raoul Arnaud, ancien champion d'Espagne avec Patrie, se retrouve à Toulouse et intègre l'Etoile Rouge, évoluant en FSGT.


Il est rejoint par son ancien partenaire catalan Armando Maunier l'année suivante, en 1937.

 

Ces deux joueurs expérimentés vont contribuer au développement du basket dans la ville rose en le faisant progresser. L'Etoile Rouge va devenir une équipe de premier plan national sur la fin des années 30.

 

Le sport comme exutoire

 

 

Le 1er septembre 1939, la seconde guerre mondiale est déclarée. La société française va être énormément chamboulée avec l'envahissement du territoire par les troupes nazies.
Le gouvernement de Vichy, dirigé par le Maréchal Pétain, impose de nouveaux modes de fonctionnements aux associations. Les fédérations connotées "socialistes", "communistes", sont dissoutes ou doivent changer d'objet. Les dirigeants très politisés sont pourchassés par les Nazis.
Ainsi le sport travailliste, affilié à la FSGT est impacté et disparait en tant que tel, le temps de la grande guerre, en étant remplacé par l'USGT, contrôlé par le gouvernement.

 

La Fédération Française de BasketBall devient sur cette période la seule fédération de référence pour le basket, les fédérations affinitaires étant mises en sommeil.

 

Dans cette période trouble, la sélection des Pyrénées remporte un titre de zone en 1941, en étant coaché par Armando Maunier. Ce dernier a mis un terme à sa carrière de joueur et prodigue ses conseils aux joueurs pyrénéens. On retrouve à la tête de la sélection Armando Maunier. Celui-ci a mis fin à sa carrière de joueur, et dispense sa connaissance du jeu aux joueurs du sud de la France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Armando Maunier debout au centre de la photo, Arnaud est sur la gauche de la photo (FEB.es). 

 

Hoop Diary présente:

Chocala, documentaire sur le développement du basket en Espagne, avec notamment des témoignages d'Armando Maunier (1992)

La sélection de Catalogne, avec Maunier debout au centre et Raoul Arnaud, debout à droite. Photo prise à Caraman? (El Mundo Deportivo)

La guerre d'Espagne

 

Tout juste auréolé de son titre de vice-champion d'Espagne, Armando Maunier rejoint son club de la Société Sportive de Patrie à l'orée de la saison 1935-1936.

 

Sportivement, l'équipe catalane va à nouveau briller sur la scène nationale, n'échouant qu'en finale face à son adversaire le plus redoutable, le Rayo Madrid au mois de mai 1936 (défaite 20 à 23). Une fois de plus, Armando Maunier et son coéquipier Arnaud se sont mis en valeur au sein de l'équipe catalane.

 

A ce moment-là, l'Espagne va connaitre une période trouble de son histoire. En réponse aux JO de Berlin, les Olympiades Populaires sont organisées à Barcelone. Concues comme JO anti-fascistes, ces Olympiades devaient avoir lieu du 19 au 26 juillet 1936, et étaient sensées accueillir plus de 6000 athlétes du monde entier, ne cautionnant pas la montée du nazisme et la propagande qu'Hitler allait faire des JO de Berlin.

 

Le 18 juillet 1936, le Général Franco provoque un soulévement militaire dirigé contre le gouvernement de la Seconde République. L'échec de cette tentative est à l'origine du déclenchement de la guerre civile d'Espagne à l'issue de laquelle la République fut vaincue et le pays bascule sous le régime de la dictature franquiste.

 

Le pronunciamento de Franco à l'origine du coup d'état oblige les organisateurs des Olympiades à annuler immédiatemment les jeux. Les athlétes seront rapatriés en urgence, bien que certains décident de rester lutter aux côtés des républicains espagnols.

 

Evidemment, en ces temps troubles le sport est secondaire, et le championnat d'Espagne est annulé jusqu'en 1939-40. Par ailleurs, en raison son "affiliation" française, le nouveau régime interdit les activités de la Société Sportive de Patrie. 

 

Chassés par les nationalistes, les républicains franchissent les Pyrénées par dizaines de milliers alors que d'autres se réfugient principalement en Catalogne. Cet exode s'étirera entre 1936 et 1939, avec en point d'orgue la retirada (janvier-février 1939), où près de 500 000 espagnols vont franchir la frontière franco-espagnole pour fuir le franquisme suite à la chute de Barcelone, l'un des derniers bastions républicains.

 

 

 

 

 

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Barcelone, le 18 juillet 1936 (gimenologues.org)

Repères chronologiques sur la guerre d'Espagne

 

16 février 1936  Les élections législatives portent au pouvoir le Frente popular, coalition des forces politiques de gauche soutenue par les anarchistes.

 

17-18 juillet 1936  Un soulèvement militaire contre le gouvernement de Front populaire, parti du Maroc espagnol, gagne l'Espagne.

 

24 juillet 1936  Le gouvernement de Léon Blum décide d'apporter une aide militaire et financière au camp républicain, sans toutefois intervenir directement.

 

26 juillet 1936  L'Allemagne hitlérienne accepte de fournir des avions aux nationalistes, imitée deux jours plus tard par l'Italie de Mussolini.

 

27 septembre 1936  Prise de Tolède par les troupes nationalistes. Dans les jours qui suivent, le Komintern décide l'organisation de brigades internationales.

 

1er octobre 1936  Le général Franco se proclame chef de l'État dans la zone nationaliste.

 

26 avril 1937  Bombardement de la ville basque de Guernica par les avions de la légion Condor, composée de militaires allemands.

 

1er mai 1937  Picasso commence ses premières études pour son tableau Guernica. La même année, Malraux raconte son engagement au côté des républicains dans L'Espoir.

 

24 juillet 1938  Début de la bataille de l'Èbre, principale offensive républicaine de la guerre.

 

26 janvier 1939  Prise de Barcelone par les forces nationalistes. Exode massif des Républicains en France (la retirada)

 

5-10 mars 1939  Affrontements internes dans le camp républicain à Madrid.

 

28 mars 1939  Les troupes nationalistes occupent Madrid.

 

1er avril 1939  Fin de la guerre civile espagnole, dont le bilan s'élève au moins à 600 000 victimes civiles et militaires.

 

 

Olivier COMPAGNON, « GUERRE CIVILE ESPAGNOLE - (repères chronologiques)  », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 8 février 2017. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/guerre-civile-espagnole-reperes-chronologiques/

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Un film letton, "Dream Team 1935", d'Ainars Grauba, retrace le parcours de la Lettonie, qui battra l'Espagne en finale, et les difficultés pour participer à ce championnat d'Europe. 

Repères

 

1932. Création de la FIBA

 

1932. Création de la FFBB, qui se détache de la FFA (Fédération Française d'Athlétisme) en 1933

 

1934. Création de la FSGT  suite à la fusion de la Fédération Sportive du Travail et de l'Union des Sociétés Sportives et Gymniques du Travail

 

 

1935. 1er championnat d'Europe de Basket à Genève sous l'égide de la FIBA

 

1936. Les Olympiades antifascistes de Barcelone sont annulées, début de la guerre civile espagnole

 

1936. Le basket devient sport olympique aux JO de Berlin

 

1937. Olympiades ouvrières à Anvers

 

1938. L'Etoile Rouge de Toulouse championne de France FGST

 

1939. L'Etoile Rouge de Toulouse réalise le doublé

 

1939. Début de la seconde guerre mondiale

 

Red Star

 

Composé à partir de 1932 d'une majorité de joueurs issus du CA Colonne (club du quartier Jolimont), l'un des meilleurs clubs toulousains affilié à la FFBB, le club travailliste de l'Etoile Rouge de Toulouse a rapidement trusté le haut de tableau de la région au niveau de la FSGT.

 

Dès 1936, les toulousains disputent la finale du championnat de France FSGT, aux arènes de Lutèce, à Paris. Cependant, l'adversaire du jour, Clichy, est trop fort, et les joueurs de l'Etoile Rouge sont corrigés 70 à 38. La domination des parisiens sur les provinciaux ne souffre alors d'aucune constestation.

 

Mais c'est en à partir de 1937 que l'Etoile Rouge va compter dans le paysage du basket français, renforcée par Armando Maunier et Raoul Arnaud. Finalistes du championnat de France, les toulousains présentent une équipe de qualité, autour des deux réfugiés catalans, mais aussi de Labor, sélectionné en jeunes en équipe de France FFBB.

 

Après avoir écrasé la concurrence dans le sud, l'Etoile Rouge de Toulouse se qualifie pour sa deuxième finale nationale FSGT. La rencontre est disputée au théâtre de la Nature, à Toulouse.

L'adversaire du jour n'est autre que Clichy, champion de France en titre. Cette fois, le renfort des catalans permet à Toulouse de développer un jeu agressif, laissant leurs adversaires à 38 points marqués. Pourtant, l'absence de réussite côté toulousain ne permet pas de marquer plus que Clichy, et l'Etoile Rouge s'incline de deux petits points, 36 à 38. Et pourtant, à la mi-temps Toulouse menait avec une avance confortable. Mais la sortie de Labor sur blessure en seconde période a brisé la dynamique des joueurs de l'Etoile Rouge. Notons néanmoins la belle résistance face à l'ogre parisien, qui augure de meilleurs résultats pour les années à venir.

 

Les prestations des deux anciens joueurs de SS Patrie ne passent pas inaperçues, leur permettant d'être sélectionnés dans l'équipe de France FSGT pour une rencontre amicale face à l'équipe d'Espagne, championne des Olympiades d'Anvers en 1937. 

 

Pour Maunier, cette sélection est loin d'être anodine. Il raconte dans les colonnes d'El Mundo Deportivo:

" Le Comité National de la FSGT fit appel à mes services pour ce match. Et ce n'est pas sans une réélle émotion que j'ai vu arriver sur le terrain le maillot de l'équipe d'Espagne, et que j'ai ressenti la fierté de voir cette couleur rouge sur la poitrine des joueurs. Mais il est aussi vrai que j'ai été fier de porter le bleu de la France, dont j'ai défendu les couleurs avec le même enthousiasme que d'habitude".

 

Malgré le renfort de Maunier et Arnaud, la France s'incline 38 à 24 face aux champions espagnols.

 

Mais nos catalans vont prendre leur revanche sur leurs anciens compatriotes sous les couleurs de l'Etoile Rouge de Toulouse, deux jours plus tard...

 

 

 

TOULOUSE ET L'ESPAGNE (I)

 

L'influence ibérique dans le basket toulousain (et vice-versa)

 

Le basket toulousain a profité de la proximité de l'Espagne pour accueillir de nombreuses équipes espagnoles pour des rencontres officieuses ou officielles. Armando Maunier a pu ainsi franchir la frontière quelques fois avec la sélection de Catalogne ou son équipe de Patrie, pour affronter Toulouse ou encore Caraman.

 

On retrouve quelques traces dont deux matchs amicaux disputés à Caraman et Lavaur par Patrie, et gagnés assez facilement en 1932.

 

En octobre 1936, nommé Capitaine de la sélection par l'entraineur Mariano Manent, Armando Maunier a contribué à de larges victoires de son équipe face à l'Etoile Rouge de Toulouse (45-10) puis face à la sélection des Pyrénées (56-16). Le journaliste de la Dépêche reste dythirambique devant ces performances:

 

"Ces démonstrations des catalans furent de tout point de vue véritablement impeccables. Nous avons assisté à une série de combinaisons savamment exécutées et conclues grâce à une extraordinaire facilité dans le tir. Le pivot, l'arme terrible importée des américains fut exécuté à merveille par les représentants de Catalogne, véritables artistes du ballon".

 

La supériorité des basketteurs espagnol contribue à la progression du basket toulousain . Pour autant, les catalans s'inspirent du style de jeu athlétique des basketteurs français pour instiller un rythme soutenu, ce qui permet à la Société Sportive Patrie de remporter le titre de champion d'Espagne en 1935.

 

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1935, la première édition des championnats d'Europe

 

Le basket devient un sport Olympique en 1936, pour les jeux de Berlin. Afin de préparer cette échéance, la FIBA organise des championnats par continent, dont le premier championnat d'Europe à Genève en 1935.

 

Pour y participer, l'Espagne doit gagner sur un match sec l'autre représentant de la péninsule ibérique, le Portugal.

 

La sélection est composée des meilleurs joueurs de Castille et de Catalogne. Armando Maunier est le seul joueur de Patrie présent dans la sélection.


La rencontre face au Portugal disputée le 15 avril 1935 est à sens unique, les Espagnols balayant leurs adversaires du jour 33 à 12.

 

Les Espagnols sont ainsi qualifiés pour le premier championnat d'Europe et rallient Genève début mai 1935. Ce premier tournoi international ne se déroule que sur cinq jours et chaque équipe ne dispute que trois matchs (un tour préliminaire et demi-finales/finales ou matchs de classement).

 

A cette époque, l'amateurisme prime dans tous les sens du terme, et les joueurs, livrés à eux-même quant à l'organisation voyagent sans le sou. Ils doivent même coudre les écussons sur leurs maillots pendant le trajet en train!

 

A Genève, les Espagnols découvrent d'autres styles de basket, et s'en tirent très bien avec leur jeu rugueux et athlétique.

Après s'être défaits de la Belgique au premier tour 25 à 17, les Espagnols écartent la Tchécoslovaquie 21-17 en demi-finales avant de perdre en finale contre la Lettonie au terme d'un match plus disputé que l'écart le laisse supposer (24-18).

 

Le retour au pays reste relativement anonyme, leur exploit étant relayé sous la plume d'Armando Maunier lui-même, sous le pseudonyme de Dixy, dans les journaux seulement une semaine plus tard.


Néanmoins, les premiers joueurs de la "Roja" ont permis à leur pays de devenir une nation importante du basket en Europe.

 

 

 

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Arnaud, le coéquipier de toujours

 

Raoul Arnaud Cantagril, de son nom complet, est né à Marseille de parents catalans. Grandissant à Barcelone, il rejoint Patrie avec qui il devient champion de Catalogne à 20 ans, et d'Espagne à 25 ans. Reconnu comme l'un des meilleurs joueurs de Catalogne, il contribue à la montée en puissance de la Société Sportive Patrie. Alors que Maunier, en leader charismatique, drive son équipe en défense, Arnaud alimente la marque. Leur duo est complémentaire et efficace.


Chassé par le nouveau régime de Franco, il se réfugie à Toulouse grâce à sa double nationalité, où il reprend le basket auprès de l'Etoile Rouge. 

 

Deux fois finaliste (1936, 1937) et vainqueur (1938, 1939) du championnat de France FSGT, il a favorisé les excellents résultats de l'Etoile Rouge avec son compère Armando Maunier, en continuant d'apporter son sens du scoring.

 

Il est récompensé de ses performances en étant sélectionné aux côtés de Maunier en équipe de France FSGT en 1937 pour les Olympiades d'Anvers.

 

Plus tard, il s'installe à Nice et ouvre un restaurant, "La Cassole", qui sera notamment fréquenté par le Prince Albert de Monaco et Picasso.

 

Pour certains, s'il n'y avait pas eu la guerre civile espagnole, Arnaud aurait pu marquer l'histoire du basket ibérique en étant l'un des meilleurs joueurs du championnat au sein de la redoutable équipe de la Société Sportive Patrie.

 

 

Auteur:

 

Frank Cambus

hoopdiary.net

 

Remerciements:

 

Alfonso Casal I Somoza pour la traduction Catalane et Castillane

 

Lluis Puylato, pour la visite guidée du centre d'études du basket catalan et les explications sur l'origine du basket en Catalogne

 

Hugues Blondeau, du blog monballonorange.com, qui m'a donné l'idée de cet article et pour la relecture

 

Daniel Champsaur, du Musée du Basket de la FFBB, pour les échanges

 

Gérard Bosc, pour son travail sur l'histoire du basket, et pour ces ouvrages incontournables

 

 

Qu'est-ce que le Ripopo?

 

Dans le livre "Double jeu", Eric Claverie explique que le Ripopo caractérise le jeu à la française, fait de courses, de relance et dont la passe est le meilleur moyen de progresser, le dribble étant considéré comme individualiste. "La balle brûle" est le slogan de l'époque.. Evidemment, ce style empreint de vitesse débridée ne s'embarrase pas de technique individuelle... "Dans les tirs, on se débrouillait comme on pouvait" Robert Cohu

 

Gérard Bosc précise l'origine du terme Ripopo dans le Tome 1 de l'histoire du basket français:

 

A l'époque lointaine où l'improvisation et la fantaisie étaient le lot du "basket à la française", Robert Perrier, chef de rubrique à "l'Auto" (l'ancêtre du journal l'Equipe), agacé par le match qu'il avait vu et ne trouvant pas de mot suffisamment explicite pour stigmatiser ce jeu "à la va comme je te pousse", se rabattit sur ce que lui soufflait son jeune collaborateur Gilbert Bideaux: "c'est du Ripopo"; c'est à dire expliqua-t-il:

 

Un jeu typiquement français.
Il se joue à trois, non pas Troyes en Champagne, ni à Troie en Asie Mineure mais à trois... un... deux... trois...;

 

Le premier prend la balle et la lance;

 

Le second la reprend et la lance;

 

Le troisième la ramasse et la laisse tomber!


Pourquoi?

Parce que le ripopo est un...

Et l'on recommence jusqu'à ce que l'interlocuteur ait compris le règlement. 

 

"C'est une rengaine idiote" répliqua Robert Perrier mais, raconte Gilbert Bideaux, il écrivit tout de même le mot dans son article et c'est ainsi qu'il entra dans le vocabulaire des basketteurs.


Plusieurs années après, un téléreporteur, Jean Raynal, rebaptisera le "n'importe quoi sympathique et non orthodoxe" par l'expression "Hourra Basket".

 

 

 

Bibliographie / Sitographie:

 

Livres/sites en français:

Une histoire du basket Français, Tome 1, Gérard Bosc

 

Le Ripopo ou la naissance d'un style français: 1920-1939, Eric Claverie, in Double Jeu, histoire du basketball entre France et Amérique

 

La FSGT, du sport rouge au sport populaire, Nicolas Kssis

 

Los olvidados du baloncesto espagnol, Hugues Blondeau, monballonorange.wordpress.com

 

Achives la Dépêche du Midi (Bibliothèque du Périgord)

 

www.gallica.bnf.fr

 

www.rosalis.bibliotheque.toulouse.fr/


Livres/sites en espagnol ou catalan:

Historia del baloncesto en Espana, Carlos Jimenez Poyato

 

El Bàsquet a Catalunya, Lluis Puyalto, Vicenç Navarro

 

Archives El Mundo Deportivo: www.mundodeportivo.com/hemeroteca

 

www.muscatproject.net

 

www.feb.es

 

 

 

El Mundo Deportivo:

- Les scores d'antan - où l'on dépassait rarement les vingt points - montraient qu'il n'y avait pas de grands tireurs.

 

Armando Maunier:

- Ah mon ami! C'est que les défenses de l'époque rugueuses étaient exceptionnelles! C'était sans pitié. Cela ne jouait pas finement comme maintenant avec les contacts et les fautes personnelles.

 

El Mundo Deportivo, le 10 juin 1978

TOULOUSE ET L'ESPAGNE (II)

 

Le grand match Etoile Rouge de Toulouse - Equipe Nationale d'Espagne

 

En 1937, les Olympiades populaires sont organisées à Anvers, en Belgique. L'Espagne, rongée par la guerre civile, envoie néanmoins une sélection de joueurs pour participer à cette compétition ouvrière, antifasciste.

 

De nombreux joueurs issus du basket catalan sont sélectionnés par Mariano Manent, déjà entraineur de l'équipe d'Espagne en 1935 (joueurs de Laietà, du FC Barcelone, de Hospitalet...).

 

Les Espagnols seront sacrés champions, battant en finale l'équipe de France FSGT 24 à 23.

 

Avant de rallier l'Espagne, l'équipe nationale espagnole s'arrête à Paris puis à Toulouse pour disputer des matchs de gala. Le premier adversaire qui se dresse devant la roja n'est autre que l'équipe de France FSGT, revancharde après sa défaite en finale des Olympiade d'Anvers. Renforcée par les toulousains Maunier et Arnaud pour l'occasion, la France n'arrive pourtant pas à s'imposer et l'Espagne continue sa série de victoires.

 

Le 11 août 1937, les espagnols font face à l'Etoile Rouge sur la place du Capitole! 

 

Cette rencontre s'inscrit dans le soutien apporté par les français au peuple espagnol. N'oublions pas que Toulouse accueille depuis 1936 de nombreux réfugiés fuyant la guerre civile. 

 

Sous les yeux du Maire de Toulouse et du Consul d'Espagne, et devant plusieurs milliers de spectateurs (entre 3000 et 6000 selon les différentes sources!) massés autour de la place du Capitole, les toulousains font mieux que résister. En effet, avec Maunier et Arnaud revenus de Paris et avec un Labor en grande forme, l'Etoile Rouge prend le dessus sur l'Espagne sur le score de 34 à 23.

 

Selon l'un des protagonistes espagnols, Josep Dalmau, la seule défaite de l'Espagne lors de cet été 1935 s'explique aisément dans les colonnes d'El Mundo Deportivo:

"le voyage de Paris à Toulouse a été très pénible, avec un train qui n'arrivait jamais. A Toulouse, nous avons tout juste eu le temps de nous changer et d'arriver sur le terrain, disposé sur la place du Capitole, devant 5000 personnes, qui soit dit en passant, nous ont réservé un accueil chaleureux. Epuisés par le voyage, nous n'avons pas été nous-mêmes en deuxième mi-temps."


 

La consécration

 

Sur la dynamique de leur match face à la sélection Espagnole, et grâce à l'apport d'Arnaud et Maunier, la formation toulousaine devient l'une des meilleures équipes de basket de France. Les saisons 1937-38 et 1938-39 vont concrétiser la supériorité des joueurs de l'Etoile Rouge au plan national.

 

En 1938, l'Etoile Rouge de Toulouse domine le basket dans le sud-ouest, devenant champion du Midi. Ils ne font pas non plus dans la demi-mesure en écrasant le champion de Côte d'Argent (Aquitaine), la Maïtena Bordeaux, 60 à 25 lors de la demi-finale du championnat de France FSGT. Si la défense de Maunier est toujours remarquée par le grand public, les journalistes s'attardent sur les qualités de passe d'Arnaud, distribuant le jeu à merveille face à ses coéquipiers.

 

La finale, disputée aux Arènes de Lutèce à Paris oppose l'Etoile Rouge de Toulouse à Malakoff. Suite à une rencontre très disputée, où aucune équipe ne semble se détacher nettement, les toulousains l'emportent finalement face aux banlieusards parisiens 25 à 23.

C'est le premier titre pour l'Etoile Rouge, après une finale perdue en 1937, mais aussi la première fois qu'une équipe provinciale gagne remporte le sacre national.

 

Une nouvelle fois, c'est Arnaud qui s'illustre côté toulousain par son sens du panier. Armando Maunier n'étant pas reste, dirigeant quant à lui la défense toulousaine. L'expérience acquises lors des compétitions internationales lui permet de peser sur cette finale sans avoir besoin de scorer abondamment.

 

 

 

 

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TOULOUSE ET L'ESPAGNE (III)

 

L'opposition FFBB-FSGT en faveur des réfugiés

 

Le 2 avril 1938, la halle aux grains accueille un grand match de gala entre l'Etoile Rouge de Toulouse et le FO Piscenois, Champion Excellence des Pyrénées en FFBB.
 

Les territoires des Ligues régionales de basket étaient à cette époque différentes, et il n'est pas anormal de trouver Pézenas, club de l'Hérault, comme représentant des Pyrénées au niveau National. La nouvelle organisation des Ligues avec l'Occitanie n'est finalement qu'un retour aux sources, à quelques départements près!

 

Pézenas est l'une des meilleures équipes du championnat de France FFBB. Après s'être extrait avec succès du championnat des Pyrénées, le club héraultais dispute les phases finales du championnat de France avec plus ou moins de succès (finaliste 1935).

 

L'opposition de style entre les équipes FGST et FFBB vaut le détour, et en plus c'est pour une bonne cause!

 

Le match en faveur du comité d'aide au peuple espagnol est disputé sous la présidence du Consul d'Espagne et du Maire de Toulouse. Les places assises coûtent 3 francs, contre 2 francs pour une place debout. La Halle aux grains fait salle comble.

 

"Le jeu soupe, ordonné, brillant, fait de passes et de dribles (sic) savants saura-t-il contenir la fougue scientifique des Piscénois?" (La Dépêche du Midi)

 

L'accroche du match est prometteuse, mais finalement les joueurs de l'Etoile Rouge doivent s'incliner face à la précision du FO Piscénois. Le résultat reste néanmoins anecdotique, c'est plus le symbole qui est important.

 

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La confirmation

 

La saison 1938-1939 vient confirmer la précédente, avec une montée en puissance de l'Etoile Rouge de Toulouse. 

 

Faisant feu de tout bois, ils détruisent toute opposition se dressant sur leur chemin. Vaulx-en-Velin en fait la douloureuse expérience, battus 59 à 18 en quart de finale du championnat de France FSGT.

 

C'est ainsi que l'Etoile Rouge rallie la capitale au mois d'avril 1939 pour affronter l'AS Gravelines aux Arènes de Lutèce, afin de conserver son titre.

 

L'armada toulousaine est impressionnante, avec ses deux catalans Maunier et Arnaud, mais aussi avec le pivot Labor, toujours efficace près du cercle. Gravelines comprend notamment dans son effectif Albert Denvers, qui deviendra une figure du basket nordiste, et le bien nommé Pannier (avec deux "n").

 

Il n'y a cependant pas photo, et Toulouse remporte la finale sans être inquiété, 37 à 25.

 

Sur sa lancée, l'Etoile Rouge aurait pu continuer de dominer le basket français, avec des joueurs dans la force de l'âge (Maunier n'avait que 32 ans), mais la seconde guerre mondiale va reléguer au second plan les activités sportives, et arrêter la carrière de joueur d'Armando Maunier.

 

Les clubs travaillistes, très connotés socialistes, sont ainsi prohibés par le gouvernement de Vichy. La pratique du basket se fait désormais dans un cadre fédéral, avec un découpage zone libre / zone occupée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L'Etoile Rouge de Toulouse, champion en titre FSGT

Au centre, Armando Maunier, à sa gauche, Raoul Arnaud

La FSGT, véritable concurrente de la FFBB

 

Créée en 1934 suite à la fusion de la Fédération Sportive du Travail et de l'Union des Sociétés Sportives et Gymniques du Travail, la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) prend rapidement sa place au sein du sport français.

 

Très marquée politiquement par les courants socialistes et communistes, la FSGT prend ses racines auprès des ouvriers, et participe à l'émancipation par le sport. 

 

Face à une Fédération Française de Basket nouvellement créée, la FSGT arrive à tirer rapidement son épingle du jeu, présentant des équipes de qualité et un championnat au niveau élevé. Le premier championnat de France en 1934-1935 consacre Clichy. Les oppositions FFBB-FSGT sont généralement équilibrées avec des équipes de niveau similaire. 

 

L'accord signé entre la FFBB et la FSGT en 1937 permet de démontrer le sérieux avec lequel la fédération ouvière souhaite pratiquer ce sport. Néanmoins, ce sera aussi le début des contraintes réglementaires auxquelles ont du mal à se plier les pratiquants.

 

L'une des causes avancées par M. Chevreau de la commission IDF, consisterait selon lui dans un technicisme hérité de la FFBB et une démarche  réduisant le basket « à un jeu réservé à une catégorie intellectuellement avancée. » Il enfonçait le clou « nous avons toujours été respectueux des engagements contenus dans le protocole d'accord avec la FFBB , mais nous n'avons jamais caché non plus notre position sur des règles néfastes. » (Sport et Plein Air, 15/03/1960)*

 

La seconde guerre mondiale marque un coup d'arrêt pour la FSGT, modifiée par le régime de Vichy. Devenue USGT, elle va se conformer au serment de l'athlète du régime, imposant également le salut nazi avant les rencontres...

 

Lors de la libération en 1944, la FSGT renait de ses cendres, et les dirigeants de l'USGT sont exclus et pousuivis judiciairement.

 

*http://www.sofoot.com/blogs/marxist/hors-sujet-n-c2-b013-les-heures-de-gloire-du-basket-travailliste-151374.html

 


 

 

 

 

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Retiré des terrains, Armando Maunier se consacre au journalisme sportif. Il devient correspondant notamment pour le Midi Olympique, et continue également de fournir quelques articles pour El Mundo Deportivo. 

 

Il est nécessaire de rappeler qu'il fut l'un des tout premiers chroniqueurs de basket dans la presse espagnole. C'est lui qui a rédigé le compte rendu du parcours de l'Espagne au championnats d'Europe 1935 sous son pseudonyme Dixy.

 

Souvent interviewé par la presse espagnole pour donner son regard sur l'évolution du basket, il perpétue le souvenir de la Société Sportive Patrie.

 

Retiré avec son épouse Carmela à Cuernavaca au Mexique, il décéde en décembre 1999.

 

On retiendra d'Armando Maunier l'image d'un joueur élégant, fort défenseur et grand capitaine charismatisque. Il a laissé une empreinte indélébile des deux côtés des Pyrénées grâce à un palmarès fourni.

 

Son parcours dans le basket catalan est connu et largement relayé en Espagne. De ce côté des Pyrénées, il est malheureusement anonyme malgré son palmarès et son apport au basket toulousain d'avant-guerre. 

 

Gageons que cet article lui donne la reconnaissance qui lui est dûe.

 

 

 

 

 

La sélection des Pyrénées en 1942. A droite, le coach Armando Maunier

(photo Musée du Basket)

TOULOUSE ET L'ESPAGNE (IV)

 

Le tout premier France-Espagne

 

La toute première rencontre entre l'équipe de France et l'Espagne (hors FSGT) a eu lieu à Toulouse, pendant la guerre. Le 7 mars 1943, malgré de nombreuses péripéties pour franchir la frontière, les espagnols ont affronté l'équipe de France au stade des Minimes à Toulouse.

 

Cette rencontre, racontée dans un autre article de Hoop Diary, voit la France l'emporter par la plus petite des marges, 25 à 24.

 

C'est le début d'une grande rivalité.

 

Au-delà de l'aspect purement sportif, il est à noter que ce match rassemble 7000 spectateurs, plusieurs personnalités dont le toulousain Charles Pilé, Président de la zone sud, et la presse.

 

Ce match ainsi retransmis à la radio est commenté par Armando Maunier lui-même. Celui-ci retrouve momentanément le sport qu'il vient de quitter pour se consacrer à son métier de journaliste.

 

 

 

 

 

 

 

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